Santé et société

Vieillissement actif: et si on dansait…

Vieillissement actif: et si on dansait…

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Ses adeptes s’en doutaient depuis longtemps : la danse fait du bien. Et pour certain·e·s aîné·e·s, elle peut même être une véritable fontaine de jouvence. Les municipalités ont donc tout intérêt à proposer cette activité à leur population âgée.

Ses adeptes s’en doutaient depuis longtemps : la danse fait du bien. Et pour certain·e·s aîné·e·s, elle peut même être une véritable fontaine de jouvence. Les municipalités ont donc tout intérêt à proposer cette activité à leur population âgée.

Danse thérapie

Les bienfaits physiques de la danse

Danse sociale, danse en ligne, danse folklorique… la danse fait bouger. Lorsque l’on pense aux bienfaits qu’elle procure, c’est donc l’amélioration de la forme physique qui vient d’abord en tête. Et avec raison. Selon les études, lorsque son rythme est relativement soutenu, la danse joue le rôle d’un exercice aérobique qui contribue à réduire les risques de maladies cardiovasculaires, voire à améliorer la santé du cœur. Elle permet aussi d’augmenter la force et l’endurance musculaire et, par le fait même, la posture. Enfin, elle entraîne des effets bénéfiques sur la coordination, l’équilibre ainsi que la souplesse et peut contribuer à améliorer la densité osseuse.

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Les bienfaits cognitifs de la danse

Vous pensez sans doute que la danse aide à maintenir ou à améliorer la mémoire. C’est bien le cas, les danses chorégraphiées étant les plus performantes à cet effet. Selon Lucie Beaudry, professeure au département de danse de l’Université du Québec à Montréal, sa pratique a aussi un impact positif sur l’attention et la concentration (nécessaires pour suivre les pas proposés), la capacité de faire deux choses en même temps (utilisée pour combiner deux mouvements) et la capacité de résoudre des problèmes (exercée pour adapter ses mouvements à certains contextes). « Il faut une certaine souplesse mentale pour réussir à prendre une décision lorsque l’on est en mouvement », indique-t-elle. Enfin, pour ceux qui dansent avec un partenaire, la danse permet de développer ou d’améliorer la présence à l’autre. Selon des recherches, elle pourrait aussi contribuer à diminuer le stress, à augmenter la confiance en soi et à contrer la dépression. De plus, elle améliorerait l’estime de soi.

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La dimension sociale de la danse

Comme si cela n’était pas suffisant, la danse comporte également une dimension sociale qui, pour les aîné·e·s, a son importance. « Ceux qui s’y adonnent éprouvent vite le sentiment d’appartenir à un groupe, souligne Lucie Beaudry, ce qui est très mobilisateur ». Durant l’entrevue qu’elle nous a accordée, Lucie Beaudry évoque sa mère qui vit en résidence et pratique la danse en ligne. Outre les bénéfices mentionnés précédemment, cette activité lui permet de rester mobile et d’entretenir un réseau d’amis. « Chaque semaine, elle a hâte d’aller à son cours de danse, raconte Lucie Beaudry, et elle a même de l’énergie pour pratiquer entre les cours. Si, une journée, elle ne se sent pas bien, elle se raccroche à ça, car elle veut être capable d’assister à son prochain cours. »

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L’effet de la musique

Autre élément à considérer, la danse se fait sur de la musique, ce qui comporte d’autres avantages. « Avec la musique, les gens ont l’impression de travailler moins, indique Lucie Beaudry, même lorsqu’ils ont à faire des mouvements exigeants. » Lucie Beaudry a d’ailleurs pu constater de visu ce même phénomène lorsqu’elle a participé au développement de séances de groupe destinées à des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC). « Parce qu’il y avait de la musique, parce que l’activité se faisait dans le plaisir, sans jugement et sans compétition, les participants n’avaient pas l’impression de faire un travail de réadaptation », souligne-t-elle.


Quelle que soit la situation, la musique choisie n’a rien d’anodin. Elle peut tantôt faire sourire les participants, tantôt adoucir l’atmosphère – c’est le cas notamment lorsqu’une mélodie fait resurgir des souvenirs ou qu’une musique lente est utilisée à la fin d’une séance. « Il y a toutes sortes de choses qu’on peut faire avec la musique, indique Lucie Beaudry. Moi, je ne fais pas les mêmes choix musicaux pour des aînés que pour des étudiants en danse contemporaine par exemple. Car je veux que la musique parle aux participants, qu’elle les interpelle. Je veux qu’elle contribue à augmenter leur plaisir. »

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Quand la danse aide les personnes malades

Si la danse peut être l’élément déclencheur qui amène les aînés à se remettre en mouvement, elle peut aussi permettre à des personnes malades d’accepter leur situation, voire de l’améliorer. « Certains participants aux séances de groupe destinées aux personnes ayant eu un AVC avaient du mal à se résigner à leur condition, mentionne Lucie Beaudry. Pour eux, se retrouver avec des personnes qui avaient des défis semblables aux leurs et constater qu’elles arrivaient à danser avait un effet très mobilisateur. » Selon des études, la danse pourrait aussi être bénéfique pour les personnes atteintes du Parkinson – l’une d’elles indique que, pour cette clientèle, elle le serait même davantage que les autres types d’exercices physiques – ainsi que pour celles souffrant de la maladie d’Alzheimer. Notons que, lorsque des séances de danse sont spécifiquement destinées à des personnes malades, on parle la plupart du temps de danse adaptée ou de danse thérapie. 

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Les conditions gagnantes

Avec tant de bienfaits, il ne reste qu’à espérer que les personnes âgées se mettent toutes à danser. Mais, pour atteindre cela, la marche est haute. Les personnes qui aiment bouger sur de la musique ou qui ont déjà dansé se laissent facilement convaincre. Mais d’autres ont parfois des a priori. « On entend souvent des gens dire “Je ne sais pas, je n’ai jamais dansé.”, mentionne Lucie Beaudry, ou “Je ne serai jamais capable de danser dans l’état où je suis”. » On les invite alors à une première séance. Pour eux, ce sera l’occasion de réaliser à quel point la danse peut leur apporter des bienfaits.


Au besoin, l’animateur pourra adapter son contenu – par exemple, en proposant des mouvements qui ont peu d’impact sur les articulations, ou en montrant à un participant incapable de danser debout qu’il peut le faire assis. « Vous savez, il y a bien des façons de danser », dit Lucie Beaudry. Notons que ceux qui ne peuvent se déplacer ou qui désirent pratiquer entre les cours peuvent également assister à des séances virtuelles. « Elles ne remplacent pas les cours en présence, indique Lucie Beaudry. Mais elles peuvent être utiles et pertinentes elles aussi. » 


Pour amener les personnes âgées à danser, il faut évidemment mettre en place des contenus qui sont pertinents pour elles, s’assurer qu’elles pourront danser sur des musiques qui leur plaisent, faire en sorte que leur rythme et leur capacité soient respectés, s’adapter à leurs limitations, s’assurer qu’elles puissent éprouver un sentiment de compétence durant l’activité et faire en sorte que chaque séance se déroule dans le plaisir. Il faudra aussi la promouvoir de manière adéquate afin de faire connaître aux aîné·e·s, même novices, à quel point la danse fait du bien.

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